Cabrera J3 : mercredi 16

La grotte en spirale

Aujourd’hui, les lascars ont eu l’immense privilège de pénétrer dans un lieu inaccessible. Seule la présence d’un guide à la retraite a pu conduire une équipe réduite à quatre archéologues devant l’entrée d’une grotte sur le Cap Vantos, à l’ouest de l’ile.

Cette grotte, dite en spirale par les mémorialistes a offert le temps fort de la mission. Son accès, périlleux et éprouvant n’était qu’une épreuve pour les chercheurs qui n’avaient pas encore compris que cette descente les emmenait au centre de la terre. Déjà à l’époque, quelques captifs s’y étaient aventurés au péril de leur vie.

Les lascars, éblouis par ce joyau d’aragonite, sont restés sans voix. La grotte s’est présentée à leurs yeux telle une cathédrale de stalactites, présentant un sol parsemé de céramiques. Il faut imaginer un édifice minéral de cinq niveaux, plongeant à plus de 50 m dans les entrailles de la terre. Quelle spectacle magnifique, inviolé depuis deux siècles.

Des prélèvements de concrétions carbonatées sont visibles. Prélèvements fait par les captifs qui en faisaient commerce et les vendaient au pêcheurs majorquains.

Le mémorialiste Gilles, connu pour sa cartographie de la captivité à Cabrera en ramena plusieurs. Ces mêmes stalactites ont offert un concert inexprimable, à l’image des lithophones préhistoriques.


L’émotion était à son comble avec la découverte des inscriptions sur les parois.

Ici des dates (1810-1812-1813), là des lettres (PWS1813), ou encore des symboles d’une aspiration très forte à la liberté (un bateau, une croix…). Et enfin, et c’est ce qui causa l’émoi des quatre archéologues, un nom, Boniface Baucelle.

Inconsciemment, les lascars ont vécu, quelques décennies plus tard, le même sentiment d’immensité et de beauté devant cette cathédrale. Le témoignage de Gilles, ne diffère en rien dans le descriptif. Ce dernier évoquait alors une grotte dans laquelle il s’enfonçait comme une vis”.

Cette grotte est une découverte absolue, inouïe.


Le palais royal

Parallèlement, une autre équipe a évolué sur le site du palais royal, l’agglomération principale des captifs.

Un ensemble de constructions en pierre a été identifié et a dévoilé une organisation identique au camp de Boulogne (62).

Plusieurs caches ont été découvertes, et, dans l’une d’elle était dissimulée une boucle réglementaire de col de soldat.

Le premier repérage topographique des lieux s’est montré très prometteur.



Le second hôpital

L’hôpital sous tente de Cabrera ayant été emporté par des coulées de boue, ll a fallu rapidement mettre en place un second hôpital.

Une troisième équipe de lascars a formellement identifié les soubassements des bâtiments. Des objets remarquables y ont été retrouvés, notamment un bougeoir taillé dans un bloc . Un artéfact similaire avait été découvert dans le camp de la grande armée de Boulogne (62).

























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